Nicolas Ries

Nicolas Ries est issu d’une famille de vignerons et d’agriculteurs. Après avoir fréquenté l’Athénée de Luxembourg, il suit des études de philologie classique et de lettres françaises aux Cours supérieurs à Luxembourg et aux universités de Paris et de Munich. À partir de 1903, il enseigne le latin et le français à Luxembourg, puis à Diekirch à partir de 1905 et à l’École industrielle et commerciale à Luxembourg à partir de 1911.

Nicolas Ries est l’un des intellectuels francophiles luxembourgeois les plus en vue de la première moitié du XX^e siècle. Il a été membre des Amitiés françaises, de l’Alliance française et de l’Association des professeurs de l’enseignement supérieur et moyen. Il s’est engagé en tant que membre du comité central dans la Fédération des associations pour l’éducation populaire et a publié, entre 1913 et 1929, irrégulièrement des articles dans le Volksbildungskalender. Il a aussi été membre fondateur de la SELF, vice-président de l’AGEL/ASSOSS ainsi que membre de la Société des amis des musées et de l’Institut grand-ducal, section de linguistique, de folklore et de toponymie.

Nicolas Ries rédige en 1916 l’essai politique Die Grundlagen der Demokratie. En 1923, il est, en collaboration avec Frantz Clément, Mathias Esch, Joseph Hansen, Nicolas Braunshausen, Mathias Tresch et Paul Palgen, cofondateur des Cahiers luxembourgeois. Il est secrétaire de rédaction de cette publication des éditions Paul Schroell jusqu’à son interdiction en 1940. Il y a publié la plupart de ses articles historiques, culturels et architecturaux ainsi que des critiques littéraires et artistiques. Par ailleurs, il a dressé les bilans des différentes saisons théâtrales et alimenté régulièrement les rubriques Notes, Revue des revues et Échos et intention. Dans les années 1930, il publie des éditions spéciales des Cahiers luxembourgeois consacrées à différentes localités et régions luxembourgeoises. Il a rassemblé plusieurs de ces articles dans Le Beau Pays de Luxembourg, paru en allemand en 1928 sous le titre Das romantische Luxemburg. En collaboration avec Robert Hausemer, Nicolas Ries décrit les paysages, les curiosités et les bâtiments historiques du Luxembourg. En 1938, il est le lauréat du Prix de littérature touristique.

Nicolas Ries a fait ses débuts littéraires avec des comédies en allemand mises en scène mais restées inédites, telle que la pièce romantique Johann der Blinde oder Ritter und König (1899). Dans les années 1930, il publie les romans en langue française Le Diable aux champs et Sens unique, dans lesquels il raconte l’histoire de personnages du monde rural et agricole qui essaient de dépasser les frontières d’un esprit traditionaliste sans pour autant renier leur amour du terroir et de la nature. Le roman inachevé Le Boxeur impénitent raconte le retour au pays d’un émigré d’Amérique. Dans plusieurs de ses récits, Nicolas Ries relate ses souvenirs d’enfance et ses impressions de voyage.

Nicolas Ries est aussi l’auteur de l’Essai d’une psychologie du peuple luxembourgeois, une étude du peuple luxembourgeois d’un point de vue ethnologique et psychologique, à travers laquelle l’auteur analyse les mœurs, la langue et les coutumes religieuses, sociales et culturelles. Une version augmentée paraît en 1920. Comme dans l’article Le dualisme linguistique et psychique du peuple luxembourgeois (1911), Nicolas Ries y évoque les possibilités restreintes de l’activité culturelle dans un pays assimilant différentes cultures. Sous le pseudonyme de Philinte, l’auteur a écrit des chroniques et des critiques sur la culture et l’actualité dans les journaux Landwirt et Escher Tageblatt. Ces articles ont été rassemblés dans Die Luxemburger Sprichwörter et Le Sourire de Philinte.